Au cœur du Nantes esclavagiste

La classe de 4ème1 s’est rendue à la mi-septembre à Nantes afin de visiter le Château d’Histoire de Nantes et le Mémorial de l’Abolition de l’Esclavage. En effet, cette année, la classe va consacrer une partie de ses apprentissages au thème de l’esclavage noir aux XVIIème et XVIIIème siècles et à ses conséquences à l’époque contemporaine.

Une fois arrivé au Château, la guide a montré au groupe une maquette de la ville de Nantes au Moyen Âge et de son développement grâce au Commerce Atlantique. La visite s’est aussi terminée par une découverte de la ville sous forme de jeu vidéo.

Si le Portugal et l’Espagne ont été les premiers pays européens à se lancer dans la Traite des noirs, après avoir été responsables de la quasi disparation des Amérindiens en seulement 20 ans de présence à cause des épidémies, la France et l’Angleterre les ont suivis de près. Ensemble, c’est près de 17 millions d’esclaves noirs qui franchissent l’Atlantique entre l’Afrique et l’Amérique ; le Portugal détenant le triste record du nombre de noirs mis en esclavage.

Comme la majorité des esclaves consacraient leurs vies aux travaux agricoles, la guide a fait découvrir au groupe les principales productions qui étaient ensuite envoyées sur les marchés européens : la canne à sucre, le coton, le cacao et sa cosse, les grains de café. Ce fut également l’occasion de visualiser l’organisation spatiale d’une plantation négrière. Les champs et les bâtiments agricoles se trouvaient au centre, des baraquements pour les esclaves agricoles et d’autres baraques pour des esclaves spécialisés se situaient en bordure des champs et la maison des propriétaires dominait le domaine.

Dans une des pièces du Château était un reconstitution de l’intérieur d’un navire négrier ; navire qui transportait généralement entre 300 et 350 noirs par traversée atlantique. Les élèves ont pu y voir des produits qui servaient à acheter des esclaves (des tissus surtout), des armes à feu (des mousquets notamment), des armes blanches, des fouets (dont un en peau d’hippopotame), des fers (menottes), des fers de marquage à chaud pour les esclaves qui avaient déjà tenté de s’enfuir.

A la première tentative, l’esclave avait l’oreille coupée et on le marquait au fer chaud d’une fleur de lys sur l’épaule. A la seconde tentative, on lui coupait les tendons d’Achille et on le marquait sur la cuisse. Certains propriétaires enserraient également le cou de certains esclaves avec des croix en fer recourbé pour les dissuader de s’enfuir.

Cette visite du Château a aussi permis de comprendre une partie des lois qui régissaient l’esclavage noir à travers la lecture d’extraits du Code Noir, rédigé sous Louis XIV et où étaient les droits et devoirs des propriétaires envers leurs esclaves.

La visite du Château s’est achevée autour des publicités, notamment de chocolat, où les noirs sont mis en avant tels de bons nègres obéissants et heureux et de la découverte d’objets ramenés d’extrême orient par la Compagnie des Indes orientales.

Enfin, la classe s’est rendue au Mémorial de l’Abolition de l’Esclavage. Sur le parcours, les élèves ont découvert, scellées dans le sol, des plaques en verre où étaient inscrits les noms des navires négriers (dont certains bien mal nommés) et la date de leur premier départ de Nantes.