En ce lundi de deuil pour la France, le collège, les équipes administratives et pédagogiques et les élèves ont rendu un vibrant hommage aux enseignants Dominique BERNARD et Samuel PATY, brutalement assassinés au service de notre pays.
Mme la Maire de Jouy-en-Josas et M. le maire de Vélizy-Villacoublay, ainsi que des membres de leurs équipes se sont joints à cette cérémonie et à la minute de silence décidée par le ministre Gabriel ATTAL.
Mme GERARD, principale du collège a partagé avec ces mots l’émotion de toutes et tous face à cette barbarie :
Le 16 octobre 2020, un enseignant d’histoire géographie a été assassiné par un terroriste.
Le 13 octobre 2023, un enseignant de français a été assassiné par un terroriste.
Nous ne pourrons jamais nous habituer à cette violence et nous n’oublierons pas le traumatisme qu’est pour nous, communauté éducative, l’assassinat de nos collègues, à la mémoire desquels nous associons aussi Agnès Lassalle, professeure d’espagnol tuée d’un coup de couteau en plein cours en février dernier.
Depuis vendredi, notre sidération, notre émotion, notre peine sont immenses.
Nous pensons aujourd’hui à l’épouse de Dominique Bernard qui ne pensait pas quand ils se sont quittés le matin pour aller faire leur métier : enseigner, qu’elle ne le reverrait jamais.
Nous pensons aujourd’hui aux trois filles de Dominique Bernard qui ont perdu leur père.
Nous pensons aujourd’hui aux collègues de Dominique Bernard qui ne pourront plus discuter avec lui en salle des professeurs et qui n’entendront plus sa voix en passant près de sa salle désormais laissée vide.
Nous pensons aujourd’hui aux élèves de Dominique Bernard dont certains ont été témoins de ce crime et pour qui le professeur de français sera absent pour toujours.
Nous pensons aujourd’hui à tous les membres de la cité scolaire Gambetta Carnot d’Arras et plus particulièrement à ceux qui ont été blessés dans cet attentat.
Certains d’entre vous étaient très jeunes il y a trois ans lors de l’assassinat de Samuel Paty et ne se souviennent peut-être pas des détails.
Le drame s’est noué en partie sur les réseaux sociaux, parce que des rumeurs y ont circulé, parce que certains ont raconté des choses fausses, parce que d’autres y ont cru sans chercher à savoir la vérité, parce que quelques-uns ont agi sans réfléchir aux conséquences dramatiques qu’une publication sur internet peut avoir.
Le drame d’il y a trois ans comme celui d’il y a trois jours s’est noué aussi parce que certains ont pensé que l’on pouvait manquer de respect à un enseignant, à un membre d’un établissement scolaire, représentant de l’État et s’en prendre à lui violemment.
Samuel Paty comme Dominique Bernard étaient des enseignants comme les autres qui corrigeaient leurs copies, qui préparaient leurs cours en pensant à la meilleure manière d’intéresser leurs élèves et de leur transmettre des connaissances, qui aimaient leur discipline et qui aimaient leurs élèves.
Samuel Paty comme Dominique Bernard étaient des enseignants comme les autres, c’étaient des enseignants comme les vôtres.
Dans son enseignement, Samuel Paty voulait élever l’esprit de ses élèves, leur apprendre à penser par eux-mêmes, à réfléchir et à débattre et il voulait partager avec eux les valeurs de la République, le principe de laïcité et la notion de vivre ensemble qui sont les fondements mêmes de notre société.
Dominique Bernard enseignait la littérature et par la découverte des grands textes de notre patrimoine littéraire, il apprenait à ses élèves à penser.
Samuel Paty comme Dominique Bernard représentent bien malgré eux la fragilité de notre école et de nos valeurs. C’est parce qu’ils étaient enseignants qu’ils ont été assassinés. A travers eux, c’est l’Education Nationale qui était visée. A travers l’Education Nationale, c’est la France en tant que pays démocratique, laïque, attaché à la liberté d’opinion et à la liberté d’expression qui a été attaquée.
Leur mort nous rappelle le devoir que nous avons de faire de vous des citoyens libres capables de discernement et de réflexion, porteurs et garants des valeurs de notre pays.
Leur mort vous rappelle le devoir que vous avez d’apprendre à réfléchir par vous – mêmes sans vous laisser tenter par la facilité et la désinformation.
Samuel Paty comme Dominique Bernard représentent bien malgré eux tous les enseignants dans la grandeur de leur mission, dans leur travail et dans leur engagement au quotidien.
Leur mort nous rappelle le respect que nous leur devons.
Leur mort vous rappelle le respect que vous leur devez.
Monsieur Paty, Monsieur Bernard, vos noms sont à jamais associés dans nos mémoires.
Nous ne vous oublierons jamais.